L’objectif de l’opération lancée à Douala par le gouvernement centrafricain est de mobiliser les fonds nécessaires pour : couvrir les besoins d’investissement courants de l’Etat, apurer une partie de la dette intérieure et financer certains projets spécifiques d’investissement de l’Etat contenu dans le Plan national de développement pour la période 2024-2028. A en croire le ministre Hervé Ndoba, « la République centrafricaine est confrontée à une multiplicité de chocs, mais elle fait preuve de résilience et compte poursuivre résolument sa marche déterminée vers son développement ». Les priorités portent sur la réalisation des projets d’infrastructures routières, de défense nationale (pour sécuriser une superficie 623 000 km² pour une population de plus de six millions d’habitants), d’agriculture et des secteurs sociaux de base notamment la santé et l’éducation.
Près de 20 milliards de F mobilisés au premier trimestre 2024
Au titre du premier trimestre 2024, le Trésor public centrafricain a procédé à la mobilisation d’un montant de 19,84 milliards de F, soit 11,68 milliards de F en OTA et 8,15 milliards de F en BTA. Rendu à fin février dernier, l’encours des valeurs du Trésor s’est établi à 199,25 milliards de F dont 10,9 milliards de F de BTA et 188,35 milliards de F d’OTA, ce qui représente 3% de l’encours de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Ces titres sont détenus à 28,22% par les SVT, à 32,93% par les établissements de crédit non SVT, à 34,86% par les investisseurs institutionnels et à 3,99% par les personnes physiques. « Cette forte augmentation s’explique par la stratégie du financement de l’Etat à moyen terme tournée vers un recours plus accentué aux financements intérieurs à travers le marché des titres publics », soutient le ministre Hervé Ndoba.
Pour le deuxième trimestre 2024, le calendrier des émissions des titres publics est essentiellement concentré sur l’opération de la syndication domestique prévue le 29 avril prochain. L’Etat compte ainsi lever sur le marché un montant de 50 milliards de F à travers des instruments de BTA et OTA. Une partie de financement sera utilisé pour le refinancement de la dette du marché par les opérations de rachat des BTA et OTA respectivement de 10,5 milliards de F et six milliards de F, souligne M. Ndoba. En 2023, apprend-t-on du ministère en charge des Finances du budget, le Trésor public a organisé 19 émissions qui ont contribué à la mobilisation de 122,66 milliards de F sur le marché des valeurs du Trésor, à raison de 104,98 milliards en OTA et 17,68 milliards de F en BTA.
La RCA figure parmi les pionniers du marché des valeurs du Trésor
Au ministère centrafricain des Finances et du Budget, l’on est péremptoire sur un fait : le Cameroun et la RCA ont été les premiers pays à intervenir sur le marché par les émissions des Bons du Trésor Assimilables (BTA), les 23 novembre 2011 et 28 décembre 2011 respectivement. Entre 2011 et 2023, le Trésor Public de RCA a mobilisé 376,55 milliards de F sur le marché des valeurs du Trésor, dont 183,635 milliards de F en BTA et 192,913 milliards de F en OTA. Sur la même période, le nombre des réseaux des SVT en activité en Centrafrique est passé de trois en 2011 à 10 banques en 2023. L’encours des titres publics quant à lui est passé de 1,56 milliard de F en 2011 à 188,33 milliards de F. La technique d’émission utilisée est passée de l’adjudication en 201 à la syndication et titrisation en 2023.
Depuis l’entrée de la République centrafricaine sur le marché des valeurs du Trésor, aucun défaut de paiement n’a été enregistré. Toutes les échéances sont payées à termes échu, rassurent les sources officielles. En outre, le mécanisme de remboursement de dette de marché est garanti par un débit d’office par la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC). Le règlement des dettes totalise 56,64 milliards de F en 2023, contre 31,7 milliards de F en 2022. La RCA a par ailleurs honoré à ses engagements extérieurs à hauteur de 5,52 milliards de F et intérieurs à hauteur de 51,12 milliards de F. Faut-il ajouter que, durant l’exercice budgétaire 2023, la RCA n’a accusé aucun retard de paiement de la dette intérieure, ceci grâce à la volonté du gouvernement de respecter sa signature.